mardi 22 avril 2008

Qu’est-ce qui peut bien pousser le cerveau à vouloir faire du parachutisme?


Faire du parachutisme, ce fut une très belle expérience. Je me doute bien que c’est une expérience qui risque de se répéter… En passant, c’est bel et bien moi sur cette photo, à 10,000 pieds d’altitude (environ 3 km de hauteur!). Posons la question que de nombreuses personnes me posent en voyant cette photo : qu’est-ce qui peut bien pousser une personne à vouloir défier la loi de la gravité en sautant d’un avion avec un fin tissu en nylon comme seule protection contre la mort?

C’est évidemment une question complexe, mais nous avons quelques connaissances sur le fonctionnement du système de récompense du cerveau. Le système de récompense du cerveau (l’aire tegmentale ventrale et le nucleus accumbens, entre-autre) est une partie du cerveau dévouée à récompenser un organisme lorsqu’il fait des activités qui sont bonnes pour la survie, par exemple, manger et se reproduire. Les neurones dans cette partie du cerveau communiquent ensemble en sécrétant un neurotransmetteur appelé dopamine. Lorsqu’on organisme prend part à une activité qui est bonne pour la survie de l’organisme, la dopamine est produite et sécrétée, créant un sentiment de satisfaction. Cela encourage l’organisme à répéter cette activité dans le future.

Il s’adonne que les activités ou situations qui ne nous sont pas familières causent aussi la sécrétion de dopamine dans le système de récompense du cerveau. C’est pour cela qu’on aime sortir de notre petite routine. C’est à noter que pour la majorité d’entre nous, ceci consiste en des activités nouvelles simples – rencontrer des gens nouveaux, essayer un nouveau restaurant, etc. Il ne faut pas surcharger cette partie du cerveau avec trop de dopamine – ca devient déplaisant.

Les drogues addictives agissent aussi sur cette partie du cerveau. Elles stimulent la communication par la dopamine. La consommation de ces drogues a pour effet de créer des sensations « plaisantes » pour l’organisme, et pousse une personne à vouloir répéter les actions qui ont causé ces sensations (c’est-à-dire, la consommation de drogue). C’est drogues font un détournement du fonctionnement normal du cerveau.

Il s’avère que certaines personnes sont moins sensibles à la sécrétion de dopamine dans le système de récompense du cerveau. Certaines personnes ont une mutation dans leur gene qui encode le récepteur de dopamine D4DR. Ceci est très « normal » - nous avons tous des milliers de mutations qui nous rendent differents l’un de l’autre. Mais dans ce cas particulier, il se peut que l’effet soit visible sur la personnalité. On a remarqué que les gens qui ont le récepteur D4DR ont tendance à être des gens qui aiment les sensations fortes. Nous connaissons tous quelqu’un comme cela : ces gens qui aiment le bungee-jumping, le parachutisme, la plongée sous-marine… C’est à noter que ce ne sont pas tous les gens qui aiment les sensations fortes qui ont les récepteurs D4DR – mais on a observé une corrélation entre les deux phénomènes. L’hypothèse veut que les gens qui ont un récepteur D4DR sont moins sensibles à la sécrétion de dopamine dans le système de récompense du cerveau. En conséquence, ils recherchent des activités nouvelles afin que leur cerveau sécrète une plus grande quantité de dopamine. Alors que les gens « ordinaires » n’aiment pas la sensation d’une trop grosse sécrétion de dopamine dans cette région du cerveau, les gens D4DR, en vertu de leur insensitivité à la dopamine, percoivent ces activités à sensations fortes comme plaisantes, car la quantité de dopamine qu’ils percoivent est « juste parfaite ».

En passant, on a noté une connection entre le tempérament d’aimer les sensations fortes et les chances de développer une addiction aux drogues. Il est probable que cette association découle du fait que les gens qui recherchent des nouvelles expériences sont plus ouverts à l’essaie de drogues. Mais il est aussi possible que ces personnes soient moins sensibles à la dopamine, et qu’ils développent un gout pour les drogues car elles potentialisent l’effet de la dopamine, qui est « déficiente » dans leur cerveau.

D’après la passion que j’éprouve à l’égard de la plongée sous-marine, et de ma récente découverte du parachutisme, je me doute que j’ai des récepteurs de dopamine D4DR. Ce n’est qu’une supposition, mais elle est basée sur quelques faits.

Si vous aimeriez savoir de quel type de tempérament vous faite preuve, vous pouvez passer ce quiz sur le site de la BBC (en anglais). D’après vos résultats, vous pourrez supposer quel type de récepteur de dopamine sont dans votre cerveau.

Pour ceux et celles qui ne comptent pas faire de parachutisme dans le future, voici le video de mon saut. J’espère que ce video causera la sécrétion d’un peu de dopamine dans votre cerveau…

dimanche 20 avril 2008

Planner, comme un aigle...






Cette entrée n'est pas sur la biologie, peut-etre un peu plus sur la physique mécanique (loi de la gravité)? Apres 10 ans d'exploration des fonds marins de la Colombie-Britannique, j'ai decidé d'explorer les nuages et l'environment des oiseaux (haha, voici le lien biologique, après tout!). En compagnie de 14 de mes étudiants, je me suis rendue a Pitt Meadows afin de faire mon premier saut de parachute. Je suis heureuse de vous rapporter que tous et toutes ont eu une expérience incroyable. Si jamais vous avez l'occasion de faire du parachutisme, allez-y! Ma partie préférée fut le premier 5 secondes à la sortie de l'avion, lorsque ma mémoire a fait défaut et je ne me suis pas rappelée de la position que je devais adopter. Mon instructeur Rob et moi avons fait plein de culbutes. Nous avons fait une chute libre de 5,000 pieds, puis avons overt le parachute pour parcourir le dernier 5,000 pieds sous un beau parachute bleu. Les vues étaient à vous en couper le souffle... Je crois bien que cette otarie soit prête à se metamorphoser en aigle...